Couverture du n° 121 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 121

Pourquoi sommes-nous sans nouvelles ?

 

 

Ce numéro est un plaidoyer polyphonique en faveur de la nouvelle. Le but ? Essayer de convaincre lecteurs, éditeurs et journalistes de la nécessité de rendre la nouvelle plus présente dans la vie littéraire de notre pays. Les bons nouvellistes ne manquent pas. Et ne manquent pas, non plus, les revues et les petites maisons d’édition qui publient des nouvelles. Ce qui manque, c’est l’intérêt (intérêt dans les deux sens du mot) pour voir la nouvelle occuper la place qui lui appartient depuis Boccace.
Et en dehors du sujet principal, par les chroniques, les articles critiques, les observations menées depuis Sirius et l’entretien avec Akira Mizubayashi, nous continuons à défendre et illustrer les romans d’ici et d’ailleurs.

Couverture du n° 121 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 121

Pourquoi sommes-nous sans nouvelles ?

 

 

Ce numéro est un plaidoyer polyphonique en faveur de la nouvelle. Le but ? Essayer de convaincre lecteurs, éditeurs et journalistes de la nécessité de rendre la nouvelle plus présente dans la vie littéraire de notre pays. Les bons nouvellistes ne manquent pas. Et ne manquent pas, non plus, les revues et les petites maisons d’édition qui publient des nouvelles. Ce qui manque, c’est l’intérêt (intérêt dans les deux sens du mot) pour voir la nouvelle occuper la place qui lui appartient depuis Boccace.
Et en dehors du sujet principal, par les chroniques, les articles critiques, les observations menées depuis Sirius et l’entretien avec Akira Mizubayashi, nous continuons à défendre et illustrer les romans d’ici et d’ailleurs.

Sommaire

SOMMAIRE

Couverture du n° 121 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 121

Pourquoi sommes-nous sans nouvelles ?

 

 

SOMMAIRE

Ouverture

Marie-Hélène Lafon, Étoiles filantes
Belinda Cannone, Des liens de la nouvelle et de la poésie
Marin de Viry, La concentration réactionnaire
Joël Glaziou, Réflexions en guise de réponse
Didier Castelan, Taille de la nouvelle
Sophia Schnack, L’après-guerre en nymphes et femmes libellules 
(l’Autriche en nouvelles)
Philippe Raymond-Thimonga, Dernières nouvelles de la société médiatique
Cyril de Pins, Le tlönisme considéré comme un des faux arts
Edith de Cornulier-Lucinière, Temps morts pour que vive la nouvelle
Balthazar Kaplan, La vibration
Emmanuelle Favier, Le sceau du soupçon
Shmuel T. Meyer, Nature morte
Chiara Mezzalama, Entre nouvelles et « raconti »
Yves Hersant, Coup d’œil dans l’atelier de Calvino
Lakis Proguidis, Question de tradition, aussi

À la une : Théo Ananissoh

Critiques
Sylvie Richterova, Je rêve ou je suis éveillé ? – L’Identité, de Milan Kundera
Reynald Lahanque, Auschwitz, roman – La Zone d’intérêt, de Martin Amis
Lakis Proguidis, Alliances stratégiques – L’Accordeur d’intérieurs, de Celso Castro

Entretien
Akira Mizubayashi – Simona Carretta, La langue du roman

À la une : Olivier Maulin

De près et de loin
Morgan Sportes, Marxel Proust, snobisme et fétichisme de la marchandise
Samuel Bidaud, La littérature tchèque vue de Sirius
Fabrice Châtelain, Bonjour tristesse

À la une : Yves Lepesqueur

Au fil des lectures
Boniface Mongo-Mboussa, Essai sur les essais

 

Ouverture

OUVERTURE

Couverture du n° 121 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 121

Pourquoi sommes-nous sans nouvelles ?

 

 

L’année dernière, Belinda Cannone, amie et collaboratrice de L’Atelier du roman de longue date, a publié un recueil de nouvelles, Les Vulnérables, qui m’a beaucoup plu. À ma lettre de remerciements et de félicitations, Belinda m’a répondu par une suggestion : « Et si L’Atelier consacrait un numéro au fait que la nouvelle ne se porte pas très bien en France ? » Excellente idée, me suis-je dit. C’est ainsi que nous nous sommes mis à travailler à la préparation de ce numéro : proposer d’éventuels participants, solliciter leur présence, etc. Une collaboration parfaite. Infinis remerciements.

Si nous consacrons un numéro à la défense et l’illustration de la nouvelle, c’est parce que nous considérons que la rédaction, la diffusion et la lecture des nouvelles contribuent grandement à la vivacité et au renouvellement de notre littérature dans son ensemble. Bien entendu, nous ne menons pas une investigation journalistique. Nous publions des points de vue rédigés par des écrivains. Parmi eux, il y a des éditeurs, des revuistes et évidemment des nouvellistes. Un grand merci à tous.

De Stevenson (Olivier Maulin) à Castro (celui qui signe) et à ­Kundera (Sylvie Richterova) notre sujet reste toujours le même : l’art du roman dans ses multiples formes et variantes. Ce qui n’a rien à faire avec l’impératif de la diversité pour la diversité qu’essaie d’imposer le catéchisme postmoderne.

C’est un plaisir tout particulier de lire l’auteur d’Une langue venue d’ailleurs, qui parle de son amour du français et commente ses œuvres (entretien d’Akira Mizubayashi avec Simona Carretta).

Concernant les œuvres d’art réussies, ce que nous ne saurons jamais calculer, indépendamment de leur taille, est le temps de leur gestation.

Entre autres nombreuses qualités, Tchouang-tseu avait une grande sûreté de main. Le roi lui demanda de dessiner un crabe. Tchouang-tseu dit qu’il lui fallait un délai de cinq ans, ainsi qu’une villa avec douze serviteurs. Au bout de cinq ans, le dessin n’était pas commencé. « Il me faut cinq autres années », dit Tchouang-tseu. Le roi les lui accorda. Quand s’acheva la dixième année, Tchouang-tseu prit son pinceau et en un instant, d’un seul trait, il dessina un crabe, le crabe le plus parfait qu’on eût jamais vu.
Italo Calvino, Leçons américaines.

Que les crimes abominables contre l’humanité soient condamnés dans nos consciences une fois pour toutes ne signifie pas qu’ils ont cessé de représenter pour les romanciers des énigmes existentielles inépuisables. Ainsi l’apartheid pour Damon Galgut (Théo Ananissoh) et les fours crématoires pour Martin Amis (Reynald Lahanque).

Si, d’après la lecture de Morgan Sportès, la fétichisation de la marchandise est déjà perceptible dans l’œuvre de Proust, ce n’est que de nos jours qu’elle connaît son apogée avec la désacralisation de la mort (Yves Lepesqueur).

Le numéro de décembre, comme il a déjà été annoncé dans le numéro de décembre dernier, sera consacré au poète et romancier Tchicaya U Tam’si (1931-1988). La présente chronique de Boniface Mongo-Mboussa ne se réfère pas directement à cet écrivain, mais elle peut être lue comme une introduction à la matière. Car Mongo-Mboussa y parle des dilemmes existentiels qui se dressent devant l’art et l’esprit de tout un continent.

Heureux les pays qui ont su sauvegarder leur humour (Samuel Bidaud). Quant au nôtre… Bonjour tristesse ! (Fabrice Châtelain).

Infinis remerciements à Gaël Mensdorff-Pouilly pour la traduction de la postface de Sylvie Richterova à L’Identité de Milan Kundera. Cette postface a été rédigée pour la parution du livre en tchèque.

Nombreux sont les lecteurs, nous semble-t-il, les libraires et les écrivains qui aimeraient que la nouvelle soit plus présente dans la vie littéraire de notre pays. Espérons que les éditeurs et les journalistes littéraires en tiendront compte.
L. P.