Couverture du n° 78 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 78

Halldór Laxness
Le romancier d'une île et de deux mondes

Ce n’est pas la première fois que L’Atelier du roman s’intéresse au roman islandais. Le numéro 17 (mai 1999), entièrement consacré à ce sujet, s’intitulait: «Islande ou l’île du gène romanesque». Depuis lors, nous avons plusieurs fois publié des articles sur des romanciers islandais contemporains qui ne cessent d’étonner le public international. Et si Halldór Laxness (1902-1998), romancier, nouvelliste, dramaturge, traducteur et essayiste, prix Nobel de littérature en 1955, avait été pour quelque chose dans cette merveilleuse éclosion romanesque d’une petite île de moins de quatre cent mille habitants?

Cet hommage à Laxness est presque entièrement l’œuvre de Cyril de Pins et de Fridrik Rafnsson. Qu’ils soient grandement remerciés, ainsi que les traducteurs Robert Guillemette et Bruno Maillé.

L’Atelier du roman s’agrandit. Bienvenue à Fanny Taillandier et à Yannick Roy qui intègrent l’équipe des chroniqueurs. Ils sont douze maintenant. Une partie d’entre eux est tournée vers l’actualité du présent, l’autre vers l’actualité du passé.
Ce n’est pas parce que le monde va dans un sens que nous n’avons pas le droit d’aller dans le sens inverse.

L’Atelier du roman n’est pas une revue littéraire «généraliste» ni, non plus, une revue littéraire «spécialisée». C’est un atelier où on parle du roman. C’est-à-dire de tout ce qui nourrit l’imaginaire romanesque. D’où, par exemple, ces pages savoureuses de Benoît Duteurtre sur le théâtre. Auxquelles s’ajoutent celles de Jean-Paul Louis-Lambert qui présente et commente le deuxième roman de Jean-Yves Masson, L’Incendie du théâtre de Weimar.

On ne pouvait pas enfermer dans une seule rubrique l’auteur qui a visité tant de pays et embrassé tant de cultures différentes. D’où la présence de Laxness dans «De près et de loin» (Hallgrímur Helgason) et dans «Les Cahiers de l’Atelier» (Halldóra Kristín Thoroddsen).

Pour notre bonheur, les éditions Verdier viennent de faire paraître Double Exil, deuxième volet de la trilogie romanesque de Yannis Kiourtsakis. Nous avons consacré au Dicôlon, premier volet, le numéro 65 (mars 2011). En attendant avec impatience le troisième, voici la lettre d’un lecteur (Pierre de Rorthays) à l’auteur.

Vingt-cinq ans depuis la mort de Danilo Ki∙s. Nous lui avons consacré le numéro 8 (septembre 1996). Je recopie un passage de l’«Ouverture»: «Notre ami Erlingur E. Halldórsson, traducteur de l’œuvre complète de Rabelais en islandais, fait partie des lauréats 1996 de l’Académie française. Fort heureusement son travail a été reconnu. Il nous a raconté son extraordinaire aventure – faire connaître l’auteur de Pantagruel et de la Dive Bouteille à son minuscule pays – dans le numéro 5 de L’Atelier du roman.» Je ne me souvenais pas de cette référence à l’Islande quand j’ai demandé à Fridrik Rafnsson l’autorisation de reprendre son ancien entretien avec Danilo Ki∙s.
Loué soit le hasard.

Personne, peut-être, ne se prête mieux que Laxness à vérifier la justesse de l’adage de Miguel Torga: «L’universel c’est le local moins les murs.»

Ce n’est pas parce que le monde va dans un sens (l’actualité du présent) que nous n’avons pas le droit d’aller dans le sens inverse (l’actualité du passé). C’est ainsi que Trevor Cribben Merrill parle ici d’une nouvelle de Kundera parue il y a un demi-siècle.

Saviez-vous, honorables lectrices, honorables lecteurs, que nos sociétés (ou ce qui en tient lieu) sont menacées par la «culture du viol»? Non? Eh bien, lisez alors les informations (Carl Bergeron, Yannick Roy) qui nous parviennent de demain.

Deux mondes (catholicisme et communisme, Est et Ouest, tradition et modernité, légende et faits, sédentarité et cosmopolitisme) dans un: Laxness.

En relisant les propos de Steinunn Sigurdardóttir, Danilo Ki∙s, Boniface Mongo-Mboussa, ainsi que la nouvelle d’Olivier Biégelmann je me suis mis à rêver à ce qu’aurait pu être l’Europe si…

Mais, comme disait M. Alcofribas, «il vaut mieux traiter du rire que des larmes» – merci, Jean-Jacques.
L. P.


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Couverture du n° 78 de la revue L'Atelier du romanHalldor Laxness
le romancier d’une île et de deux mondes.

Articles de Halldór Gundmundsson, Fridrik Rafnsson, Denis Wetterwald, Steinunn Sigurdardóttir, Torfi Tulinius, Lambros Kampéridis, Pétur Gunnarsson, Lakis Proguidis, Haldóra Kristín Thoroddsen, Cyril de Pins.
à la une. Fanny Taillandier, Boniface Mongo-Mboussa et Yannick Roy.
Critiques. Jean-Paul Louis-Lambert (Sur L’Incendie du théâtre de Weimar, de Jean-Yves Masson) ; Trevor Cribben Merrill (Sur Milan Kundera) ; Pierre de Rorthays (Sur Yannis Kiourtsakis).
de près et de loin. Carl Bergeron (La vie privée) ; Hallgrímur Helgason (L’Auteur de l’Islande).
entretien. Danilo Kis – Fridrik Rafnsson.
les cahiers de l’atelier. Olivier Biégelmann (Valenzara Point) ; Haldóra Kristín Thoroddsen (90 échantillons tirés de ma mémoire – extrait).
au fil des lectures. Benoît Duteurtre: Le théâtre au lit.

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