Couverture du n° 107 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 107

John Cowper Powys – Au commencement fut la sensation

 

Vu l’inquiétude, feinte ou sincère, qui s’empare de l’homme contemporain face au sort de la nature et des enfants contemporains face au sort de la planète, il nous a semblé que la lecture et relecture de l’œuvre de John Cowper Powys (1872-1963) était nécessaire, voire vitale. La tâche a été accomplie par une douzaine d’écrivains. Sans consultation préalable et libres de leurs choix, ils aboutissent tous au même constat – chacun à sa manière : s’il y a une grande leçon à tirer de Powys, elle ne peut concerner que la disparition progressive du rapport sensuel de l’homme à la nature. Disparition dont nous sommes désormais bien placés pour mesurer les conséquences catastrophiques.
L’Atelier du roman étant, comme disait l’autre, la plus grande diversité dans le plus petit espace, nous allons dans le reste de la matière du Japon aux Etats-Unis et de l’Afrique à la Russie en passant toujours par la France – sans oublier ni les mythes prométhéens ni nos visées sur les autres planètes.

Couverture du n° 107 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 107

John Cowper Powys – Au commencement fut la sensation

 

Vu l’inquiétude, feinte ou sincère, qui s’empare de l’homme contemporain face au sort de la nature et des enfants contemporains face au sort de la planète, il nous a semblé que la lecture et relecture de l’œuvre de John Cowper Powys (1872-1963) était nécessaire, voire vitale. La tâche a été accomplie par une douzaine d’écrivains. Sans consultation préalable et libres de leurs choix, ils aboutissent tous au même constat – chacun à sa manière : s’il y a une grande leçon à tirer de Powys, elle ne peut concerner que la disparition progressive du rapport sensuel de l’homme à la nature. Disparition dont nous sommes désormais bien placés pour mesurer les conséquences catastrophiques.
L’Atelier du roman étant, comme disait l’autre, la plus grande diversité dans le plus petit espace, nous allons dans le reste de la matière du Japon aux Etats-Unis et de l’Afrique à la Russie en passant toujours par la France – sans oublier ni les mythes prométhéens ni nos visées sur les autres planètes.

Sommaire

SOMMAIRE

Couverture du n° 107 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 107

John Cowper Powys – Au commencement fut la sensation

 

SOMMAIRE

Ouverture

Denis Grozdanovitch, Un long compagnonnage – Huit brèves remarques
Christine Jordis, Les « destructeurs siroccos sociaux » et le besoin de solitude
Nunzio Casalaspro, Écouter la voix des morts
Judith Coppel, Se libérer des idéologies
Goulven le Brech, L’escapiste sensuel et le Pays de Galles
Amélie Derome, L’épopée au microscope – L’infime à l’assaut de l’infâme
Marco Martella, En lisant Une philosophie de la solitude
Thierry Gillybœuf, D’homme à homme et peau pour peau
Eryck de Rubercy, Chantre enthousiaste de la nature
Pierrick Hamelin, Plage de Lulworth, un après-midi de juin
MarcellaHenderson-Peal, Vers la liberté
Lakis Proguidis, L’éternel premier matin du monde
Dates et œuvres

À la une : Yves Lepesqueur

Critiques
Benjamin Hoffmann, Avec Murakami
Florian Beauvallet, La pastorale contaminée de Némésis – Sur Némésis, de Philip Roth
Bernard Mouralis, Créer la beauté – Le charme discret de Théo Ananissoh
Julien Syrac, L’impossible épiphanie – Sur Soumission, de Michel Houellebecq

À la une : Olivier Maulin

De près et de loin
Philippe Raymond-Thimonga, Les films d’Andreï Tarkovski
Aleksandra Pavićević, De la lecture et d’autres démons

Les cahiers de l’atelier
Kristaq Cici, L’âge de déraison
Fulvio Caccia, Miranda

À la une : Théo Ananissoh

Au fil des lectures
Marek Bieńczyk, Les rapides et les derniers

 

Ouverture

OUVERTURE

Couverture du n° 107 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 107

John Cowper Powys – Au commencement fut la sensation

 

Romancier, nouvelliste, poète, essayiste et critique littéraire hors du commun, John Cowper Powys (1872-1963) reste toujours le grand inconnu. Il a passé sa vie en allant d’un endroit à l’autre pour défendre ses amours littéraires. Des artistes de tous les temps. Des anciens et des modernes. Probablement le temps lui a manqué pour parler suffisamment de sa propre œuvre.

Il y a huit ans que Denis Grozdanovitch nous a signalé l’importance de John Cowper Powys. Un grand merci. Sans son insistance et son aide ce numéro n’aurait jamais pu être réalisé.

Qui dit Powys, dit rapport esthétique à la nature. Et, inversement, quand on dit nature, on dit sève qui irrigue en permanence l’imagination de l’auteur d’Apologie des sens. Entre l’œuvre de Powys et la nature il n’y a pas solution de continuité.

Nous revenons à Murakami (Benjamin Hoffmann), Philip Roth (Florian Beauvallet), Théo Ananissoh (Bernard Mouralis) et Houellebecq (Julien Syrac). Question de principe atelieresque : pour faire avancer d’un pas le dialogue esthétique, il faut faire mille pas en arrière.
Question aussi d’embrasser simultanément les « rapides » et les « derniers », dont parle Marek Bieńczyk.

Et avant de nous engager définitivement dans le tunnel du tout numérique, prêtons encore une fois l’oreille à la voix de la nature telle que l’a entendue un de ses derniers enfants.

À défaut de reconnaître philosophiquement et légalement la distinction entre des ressources productives rares et des communaux partagés, poreux, la société rigidement étatique d’un futur proche sera une expertocratie oligarchique, non démocratique, autoritaire, gouvernée par les écologistes.
Ivan Illich, Le Genre vernaculaire, 1982.

Aussi un grand merci à Jean-Jacques Sempé, Goulven Le Brech, Marcella Henderson-Peal et Slobodan Despot.

À part les articles concernant le thème de chaque numéro, qui sont pour ainsi dire commandés, tout le reste nous parvient au hasard du temps. J’arrange alors les choses. Ainsi, je me suis dit qu’il faut garder pour « Powys » les remarques d’Aleksandra Pavićević sur la lecture, Andreï Tarkovski (Philippe Raymond-Thimonga) et les deux nouvelles (Kristaq Cici et Fulvio Caccia). Le hasard, oui, mais apprivoisé. Ce qui ferait plaisir, me semble-t‑il, à John Cowper Powys.

La graphomanie n’est pas toujours une maladie. Il y a des cas heureux. La preuve, Georges J. Arnaud (Olivier Maulin).

Au moment où nous nous apprêtons à aller voir ce qui se passe sur les autres planètes (Théo Ananissoh), un détour par les mythes de Prométhée et leurs différentes interprétations devient plus qu’indispensable (Yves Lepesqueur).

En 2022, mars, la VIIIe Rencontre de Thélème, « Le visage de la liberté ». Juin, Alberto Bolaño. Septembre, Déshumanité, de Julien Syrac. Décembre, Adalbert Stifter.

Au commencement fut la sensation. Voilà une hypothèse anthropologique qui va à l’encontre de tous les idéaux et de tous les projets de l’humanité post-cartésienne.
L. P.